Comme il a déjà été mentionné, l’originalité de ce travail réside dans la théorie linguistique, la pragmatique, que nous avons appliquée sur ce dramaturge privilégié pour son style marivaudien, plein d’inférences. Or, avant de procéder à la révélation de la dimension pragmatique du marivaudage, il vaudrait mieux définir ce que nous entendons par ce terme. Marivaudage et marivauder sont apparus du vivant même de Marivaux, pour indiquer un style particulier, défini par «un mélange le plus bizarre de métaphysique subtile et de locutions triviales, de sentiments alambiques et de dictions populaires». Avec cette valeur, ces mots étaient généralement employés par ses adversaires de la première moitié du XVIII siècle de façon dépréciative, notamment par les puristes, les tenants de la littérature traditionnelle. Pourtant à la deuxième moitié du même siècle, Marivaux «vient à la mode»; le marivaudage devient synonyme de grâce et de tendresse spirituelle. En outre, une autre définition, un peu plus récente, a été proposée par Larousse au début du vingtième siècle, faisant allusion à un style d’afféterie, de galanteries raffinées.
Le marivaudage renvoie à un style précis, qui effectivement n’a rien à voir avec ce «je ne sais quoi» prétendu par certains auteurs. Le long de cette analyse pragmatique de notre corpus, nous nous sommes rendu compte du magistral maniement du langage de la part de Marivaux. Toutes les oeuvres analysées coïncident sur l’usage d’un langage codé qui incite tant les interlocuteurs que les spectateurs à procéder à une opération de déchiffrage. Marivaux montre son goût pour parler «à mots couverts», pour le langage opaque. Les personnages de ses oeuvres disent de l’explicite pour faire passer de l’implicite. Dans notre effort de traquer l’implicite, nous nous sommes aperçu d’un phénomène totalement particulier; les contenus implicites sont éparpillés partout dans ses oeuvres.
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H πρωτοτυπία αυτού του βιβλίου έγκειται στη γλωσσολογική και πραγματολογική